mar 26 2011

kin kom in art presente

Le théâtre Pixel et La Compagnie Kin Kom In Art présentent
Du 7 avril au 9 juin 2011, tous les Jeudis à 19H45 « Je dois m’acheter un mari ».

Fatima Djimba, 30 ans, fille d’Ile de France que ses parents essaient d’accrocher par le mariage à l’ailleurs dont ils sont issus, les Comores.
Il est donc question de cette camisole que des parents taillent à leur fille avec tout l’amour du monde, de ces rencontres qu’on fabrique, des victimes qui ne se pensent pas comme telles, des bourreaux qui s’ignorent, des pudeurs et de la prudence des spectateurs de ce tout.
(Extraits de la 4eme de couverture du livret reprenant le texte de la pièce édité aux éditions xérographes)

Info + : Performance - Bélinda Duki (comédienne), RV2sax (Saxophoniste)
: Entrée 15 euros, Tarif Réduit 10 euros - Tarif privilège : 7,5 euros
: Présence de l’Auteur et Metteur en scène, le 7 avril


oct 28 2010

Aftermath

Pari réussi pour la première représentation de la pièce à Moroni. Public nombreux.  Public attentif. Et puis, cerise sur le gâteau, un dialogue qui s’est poursuivi après le show, tout comme le lendemain dans la rue avec ceux qui ont vu -ou pas - la pièce .

Médiatiquement…un intérêt est né. Une émission culturelle télévisée nous a ouvert ses portes et accordé du temps de parole. Il se dit que l’émission a été suivie en France. Le va et vient voulu de la pièce entre Paris et Moroni se met doucement en place. Aux spectateurs de le rendre régulier.

Ceci étant dit la pièce sera jouée  le 19 novembre 2010 à Paris au théâtre de l’Orme dans le 19ème arrondissement. L’ornementation musicale live sera assurée par Vr2sax.

Il se murmure par ici que “Je dois m’acheter un mari” reviendra en 2011 aux Comores pour une tournée dans les 3 îles.


oct 8 2010

“je dois m’acheter…” à Moroni

La pièce “je dois m’acheter un mari” sera jouée à  l’Alliance Franco-Comorienne le Vendredi 15 octobre 2010 à 20h00.

L’expression des doutes, des troubles de Fatima Djimba au sein de cette institution qui sert de trait d’union entre les cultures des deux pays sera intéressante à observer, à ressentir. Cette parole cynique, folle et candide trouvera t-elle oreille attentive ce soir là? La jeunesse comorienne , dont une part importante, méconnait ou fait semblant d’ignorer les problèmes socio-économiques et identitaires que rencontre la diaspora sera t-elle sensible aux mots que prononcera Fatima Djimba?

O.F

en attendant , ci dessous , une tribune publiée, à partir de la France sur le site de holambe, à l’occasion de la journée de la femme de Mars 2009


“En cette veille de journée mondiale de la femme , il  conviendrait sans doute -ici ou sur quelque espace internétique comorien que ce soit- de succomber aux sempiternels « nos femmes sont belles, regardez comme elles sont instruites et créatives , regardez comment nous hommes comoriens sommes respectueux et aimants à leurs égards, etc…». Pour une fois, mettons de côté cette sublimation de soi, ce narcissisme communautaire que nous aimons tant pratiquer.

Étant d’esprit rabat-joie, j’aimerais aborder une question qui me triture l’esprit depuis quelques temps, à savoir le mariage forcé dans notre communauté. Cette pratique, loin de s’éteindre,prospère dans nos rangs et fait de sérieux ravages chez nos sœurs et nos amies. Les victimes sont recouvertes d’un voile pudique au nom de l’image que nous voudrions donner de nous-mêmes; celle d’une communauté sage et intégrée au sein de laquelle , il n’y a rien à voir , rien à questionner.

Dès qu’une voix s’élève pour aborder ce sujet, une armée d’intellectuels et de forumistes du web se dresse pour relativiser le nombre de cas, pour minimiser l’atteinte faite à la dignité des victimes, pour se perdre en arguties sur les termes du débat. En somme, tout est fait pour noyer l’essentiel dans l’accessoire.

L’essentiel étant que de nombreuses jeunes filles comoriennes vivant en France sont contraintes de prendre pour époux des inconnus que leurs parents ont choisi pour elles!

Il est vrai nos sœurs et nos amies ne sont pas du genre à porter plainte, à témoigner à la télévision du harcèlement familial dont elles font l’objet pour accepter un mariage non voulu. Mais ce n’est pas parce qu’un problème n’est pas mis sur la table médiatique qu’il n’existe pas. Sans oublier que ce qui était vrai jusqu’ici ne le sera plus dans un futur proche. Ainsi, le silence que les victimes s’imposent et le souci certain de préserver l’honneur de la famille et de la communauté sont des «valeurs» en voie de disparition. En somme, les jeunes Comoriennes ne voudront plus, ne veulent déjà plus être spectatrices de leurs propres vies.

Il convient donc d’agir, de militer contre le mariage forcé dans notre communauté. N’attendons pas le jour inéluctable où nous ferons la une des journaux à l’occasion d’un tragique fait-divers. N’attendons pas ce jour où une des nôtres aura tiré la sonnette d’alarme en commettant un acte malheureux pour nous poser des questions sur les mariages contraints au sein de notre diaspora.

Il est aisé de constater, à moins d’être aveugle et sourd que, un nombre croissant de jeunes filles d’origine comorienne vivant en France ont une relation de plus en plus critique envers l’archipel si cher à leurs parents. Cette tension -que tente de recouvrir une fierté d’être comorienne clamée benoitement et sans conviction- est souvent due aux stratégies matrimoniales dans lesquelles on les enferme, on les enferre.

A l’allure où vont les choses, nos sœurs et nos amies se détourneront peu à peu de leur pays d’origine parce que le lien avec ce dernier sera synonyme d’atteinte à leur dignité. Un pays comme le nôtre, peut-il se permettre le luxe de se couper d’une partie de sa diaspora?

Militons contre le mariage forcé au sein de notre communauté. Militons au sein des fratries, des familles élargies, des associations!

Nous, immigrés, avons une façon assez dure de questionner les sociétés d’accueil sur les pratiques que nous jugeons attentatoires à notre dignité.Mais dès lors qu’il s’agit de nos communautés et des problèmes qui leurs sont strictement internes, notre verbe s’adoucit et toutes les raisons sont bonnes pour ne pas se remettre en cause, pour ne pas heurter les oreilles de nos pairs.

Concernant le mariage forcé. Cessons d’excuser l’inexcusable. Nos sœurs et amies ont droit à une modernité pleine et entière. Lançons le débat, rudoyons nos ainés s’il le faut.

Dans un futur proche, il y aura plus de Comoriens vivant en Europe, Afrique , Amérique et Asie qu’aux Comores. Il convient dès à présent de questionner notre identité , notre rapport à l’archipel des origines. Et cette interrogation passe par le mariage. Nous savons que bon nombre de mariages forcés découle de cette volonté de nos ainés de ré-ancrer leurs enfants aux Comores, de ne pas perdre le lien avec le village d’origine quand bien même lesdits enfants sont natifs de Toronto, Paris ou Berlin. Cette peur de manquer la transmission de la culture d’origine ne saurait excuser certaines pratiques.

Mobilisons nos énergies, agissons en conséquence! “


				

sept 4 2010

petites fictions comoriennes

Parution d’un recueil de nouvelles écrites par 10 auteurs comoriens. Pour toute commande s’adresser aux éditions Komédit : komoredition@gmail.com

L’enjeu de ce projet c’est de mettre en cage des auteurs qui se lisent rarement pour les obliger à se renifler, à se questionner les uns et les autres. Quant au lecteur, comorien ou d’ailleurs, il a une photographie de ce qui se passe dans la littérature comorienne d’expression française en 2010, en effet les auteurs ici publiés ont choisi le français pour se dire, se donner à voir et à comprendre. A l’avenir, sûrement, des auteurs comoriens écriront en arabe, en farsi, en anglais au gré des enracinements dans les ailleurs où les portent leurs migrations. Dans un futur proche… des romans en comorien, cela se prépare doucement et sûrement. En attentant “petites fictions” est là pour susurrer, dire, crier nos ….

Bonne lecture! O.F